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World War Z - Une histoire orale de la guerre des zombies

Max Brooks


World War Z - Une histoire orale de la guerre des zombies
Traduction : Patrick Imbert
Illustration : Néjib Belhadj-Kacem
Titre original : World War Z - An Oral History of the Zombie War
Première parution : octobre 2007

 Pour la présente édition :

Editeur : Calmann-Lévy
Collection : Intestices
Date de parution : 18 février 2009
ISBN : 2702139736

Ce livre est noté   (4/5 pour 1 évaluations)


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La critique du livre
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" C'était ça, la réalité, et c'était justement à cause de ça que des gens allaient se coucher, éteignaient leur bougie et ne se réveillaient jamais. Marty, lui, il a choisi de montrer le bon côté de la médaille, celui qui pousse les gens à se lever le matin, qui leur donne envie de lutter bec et ongles parce qu'on leur dit qu'ils vont s'en sortir. En fait, il existe un mot pour ce genre de mensonge. L'espoir."

"J'ignore si les grandes époques font les grands hommes, mais je sais qu'elles les tuent."

Sachez-le, une épidémie terrible a ravagé la planète. Partie d’Asie, elle s’est propagée comme une peste à travers le monde entier et a failli causer l’extinction de l’espèce humaine. Pire que la Peste Noire, car dans celle-ci, les morts ne se relevaient pas.

Et ainsi a eu lieu, la première guerre Z ou World War Z. Tous les états du monde ont du faire face à la menace zombies et tout ce qui en découla. Dans ce livre, l’auteur, en mission pour ce qui reste de l’ONU a fait le tour du monde, du Chili à l’Antarctique, du Québec à la Palestine. De ce voyage, il a rapporté les témoignages inestimables des survivants, de ceux qui ont vécu la guerre contre les Z. Un témoignage oral de toute une époque, de tout un cauchemar.

Max

Brooks

, jusqu’à présent inconnu sous nos latitudes, se retrouve publié dans la collection Interstices de Calmann-Lévy avec un texte aussi intriguant que réjouissant. Sous une couverture sobre se découvrent 400 pages d’interviews des survivants, de ceux qui ont au final fait l’histoire.

Il est vrai que de prime abord, une histoire orale de la guerre des zombies peut prêter à rire, et pourtant…pourtant Max

Brooks

tisse un réseau de témoignages plus excellents les uns que les autres. Il se dégage de l’ensemble des textes une sorte de réalité alternative tant l’auteur soigne son univers, soigne sa cohérence de l’ensemble mais aussi la crédibilité des protagonistes.

Chaque Témoin nous est présenté avec ses obsessions et ses préjugés, avec ses espoirs et ses regrets. On assiste ainsi tragiquement par leurs récits à une guerre terrible. Divisé en plusieurs parties pour retracer chronologiquement la guerre, le livre fourmille de bonnes idées et, même si l’idée d’une épidémie qui transforme les gens en zombies n’est pas neuve, même si le témoignage oral n’est pas une nouveauté, le traitement de

Brooks

mérite toute notre attention.

Ce qui impressionne clairement c’est le souci de nous raconter une vraie tragédie pour la population mondiale. Du récit d’un vieux médecin qui découvre l’épidémie en Chine à celui d’un soldat ukrainien qui a appris le vrai sens du mot "liberté" en passant par un membre des soldats qui nettoya les catacombes de Paris, le tout est bouleversant, fantastique et magnifique.

En effet, l’auteur ne se contentera pas de nous raconter des morceaux d’horreurs (même si le livre en comporte quelque beaux passages), non il se concentre sur l’humain, sur le vécu d’hommes et de femmes livrés au pire. Mais surtout il ne se limite pas aux zombies en eux-mêmes, mais toute la géopolitique et les conséquences qu'entraîne l'épidémie.

D’une guerre Iran-Pakistan, de la renaissance de l’empire russe ou de l’émergence d’une Cuba superpuissance, l’auteur façonne un monde nouveau, un monde transfiguré par la mort qui marche. Le récit en est fascinant, et on y croit, aussi fou aussi étrange que cela soit on y croit et le tout s’imbrique parfaitement. Il nous narrera par le détail la logistique et le plan de survie aux morts vivants, des nouvelles armes contre ceux-ci, des nouveaux dangers d’un monde nouveau, il nous parlera du meilleur ami de l’homme avec une sensibilité extraordinaire, il nous racontera des histoires terrifiantes d’une Corée du Nord énigmatique et vide, de grands hommes anonymes ou célèbres, peu importe car ici l’espèce humaine doit montrer sa valeur pour survivre. On se surprendra à aimer ce texte où les opulentes starlettes se retrouvent massacrées dans leur villa qu’ils pensaient bien protégées, à en rire même.
On se surprendra aussi à vivre le calvaire des plongeurs qui affrontent les morts-vivant submergés autant que les inquiétudes du responsable de la nouvelle logistique américaine.

Il serait injuste d’oublier les nombreuses fulgurances de Max

Brooks

, ce court texte d’une femme restée jeune fille car traumatisée du carnage de l’église où elle s’était réfugiée avec sa mère, cet autre témoignage d’un soldat ukrainien qui doit participer à la décimation, de ce commandant de sous-marin chinois qui prend tout les risques pour sauver son équipage même quitte à sacrifier sa propre famille. Ce sont ces récits là qui rendent le bouquin au-delà du simple divertissement. Car en filigrane se trouve de très bonnes réflexions sur l’homme, sa bêtise et son devenir. Au-delà de toutes les considérations guerrières, se terre la nature d’un homme qui peut très bien aussi devenir un monstre.

"Ce jour-là, nous avons renoncé à la liberté, et avec le sourire en plus. Ce jour-là, on a compris ce qu'était la vraie liberté: celle de désigner quelqu'un du doigt et de dire: "Il m'a ordonné de le faire c'est de sa faute, pas la mienne!" Que Dieu nous vienne en aide...La liberté de dire: "Je n'ai fait qu'obéir aux ordres."

Il y a tellement à dire d’un tel livre, un récit complet, un livre fou et impressionnant sur tous les points. Tour à tour poignant, horrible, désespérant, drôle, tragique, ironique, mélancolique….World War Z va au-delà de toutes nos espérances, que vous aimiez ou pas les morts vivants, ce livre est une vraie pépite, un véritable trésor d’imagination servi par un talent qui ne se démentira jamais au fil des pages, jusqu’aux terribles Adieux qui, on ne peut que l’espérer, ne nous réservent que de nouvelles surprises de la part de cet excellent auteur qu’est Max

Brooks

… Et ça tombe bien puisque Calmann-Lévy a aussi publié son Guide de Survie en territoire zombie.

En attendant laissez-vous surprendre, et vous aussi revivez la première guerre contre les zombies.




La guerre des zombies a eu lieu, manquant éradiquer l’ensemble de l’humanité.L’auteur, en mission pour l’ONU et poussé par l’urgence de devoir préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, dans les cités en ruine qui jadis abritaient des millions d’âmes jusqu’aux coins les plus inhospitaliers de la planète. Il a recueilli les paroles d’hommes, de femmes, parfois d’enfants, ayant dû faire face à l’horreur ultime. WORLD WAR Z en est le résultat. Jamais auparavant nous n’avions eu accès à un document de première main aussi saisissant sur la réalité de l’existence – de la survivance – humaine au cours de ces années maudites. Depuis le désormais tristement célèbre village de Nouveau Dachang, en Chine, là où l’épidémie a débuté avec un patient zéro de 12 ans, jusqu’aux forêts du Nord dans lesquelles – à quel prix ! – nombre d’entre nous ont trouvé refuge, en passant par les Etats-Unis d’Afrique du Sud, cette chronique des années de guerre reflète sans faux semblants la réalité de l’épidémie. Par-dessus tout, cet ouvrage a su retranscrire au plus près la dimension humaine, parfois pathétique, de cet événement sans précédent. Prendre connaissance de ces comptes-rendus parfois à la limite du supportable demandera un certain courage au lecteur. Mais l’effort en vaut la peine, car pour paraphraser l’auteur de cette histoire orale : « En excluant le facteur humain, ne risque-t-on pas de prendre trop de recul par rapport à une histoire qui pourrait un jour — Dieu nous en garde — se répéter ? Et, au final, n’est-ce précisément pas le facteur humain qui nous différencie de cet ennemi que nous appelons “mort-vivant” à défaut d’autre chose ? »


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