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fabieng

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Dave Gibbons (dessin), Alan Moore (scénario)

Watchmen l'intégrale


Watchmen l'intégrale
Traduction : Jean-Patrick Manchette
Titre original : The Watchmen

 Pour la présente édition :

Editeur : Delcourt

La critique du livre
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Watchmen " qui nous gardera de nos gardiens ? "

6 comic books – découpés en 12 épisodes à suivre – qui ont transformés à la fin des années 80 la bande dessinée anglo-saxonne (et mondiale), définitivement, un des " chef d’œuvres " de la bande dessinée (sans doute trop méconnu en France). " Chef d’œuvre " l’expression est tellement galvaudée, qu’elle en devient ridicule ; pourtant si elle a encore un sens, c’est pour ces œuvres rares qui en soi sont extraordinaires mais qui plus est, peuvent révolutionner un genre (la BD), et influencer d’autres arts (impact très important sur la télévision – les séries américaines si courues aujourd’hui -, sur le cinéma, et probablement sur la littérature…), des pans de culture entiers. Tout ça sonne comme un mauvais teaser mais pourtant… Bien sûr, cet héritage de la méprisée " sous-culture populaire BD " n’est pas reconnu, mais le culte dédié au magicien Alan Moore (il se revendique vraiment comme tel) dans le monde anglo-saxon est réel, et il est probable que les films, séries… tirés de ses travaux BD se multiplient dans les années à venir : " La Ligue des gentlemen extraordinaires ", " From Hell ", déjà, " V pour Vendetta " en ce moment, " Swamp thing " un jour ?, et les fameux " Watchmen " ? Terry Giliam a renoncé depuis longtemps, d’autres aussi ; mais apparement un film est prévu pour cette année ? Hélas, toutes ces adaptations, plutôt que de mettre les BDs de Moore en lumière, les réduisent au rang de " scénarii " pour blockbusters, appauvrissant les mondes infinis que ses BDs contiennent. Moore se refuse d’ailleurs toujours à travailler pour ces médias classieux, les estimant trop " pauvres " et trop réducteurs ! (J’ai toujours un faible pour ces auteurs qui revendiquent haut et fort le statut d’Art pour la Bande dessinée.)

Chef d’œuvre, les " Watchmen " ? Qu’il n’y ait pas tromperie sur la marchandise, d’un premier abord le dessin de Gibbons est classique, " presque " académique ; les couleurs sont limite " laides ", fluos, bavantes, crades (l’édition originale des " Watchmen " était, je crois, sous forme de comic books " à l’américaine " donc sur papier journal crasseux, comme les revues de Super Héros classiques ; papier qui n’aime QUE les couleurs fluos, bavantes – Ah que j’aimerais avoir découvert les " Watchmen " sur ce papier pourri, plutôt que dans les belles éditions cartonnées " à la française ", qui ne comprennent rien !). Alors quoi ? l’histoire ? le scénario ? contrairement aux idées reçues, l’art de la BD ne tient justement pas à cela : une belle histoire avec des beaux dessins ; mais dans la mise en scène, dans la mise en résonance des dessins entre eux : de case à case, de page à page, de détail à détail, de symbole à symbole : que tout objet dessiné réponde à une idée, une signification ; que chaque objet dessiné éclaire et enrichisse l’ensemble. De ce point de vue, Watchmen est un gigantesque puzzle millimétré, précis à l’infini, au détail prêt, au mot près. La manière de travailler de Moore en dit long sur son art : son scénario décrit par les mots chaque objet, chaque détail d’une case, le dessinateur n’a plus qu’à se plier au plan prévu.

Attention, comme tout bon comics, Watchmen est une histoire de Super Héros, mais que les allergiques au genre se rassurent : ceux-ci sont humains, trop humains. Bedonnants, racistes, violents, complexés par leurs costumes. Pourtant, Watchmen n’est pas parodique : il part simplement de l’hypothèse que, oui, il existe des hommes ordinaires qui se déguisent pour rendre la justice. Ordinaires ? Jusqu’à ce qu’un ingénieur désintégré dans son laboratoire parvienne à remettre en place le puzzle complexe des atomes qui forme son corps, par la force de sa seule volonté. Le Docteur Manhattan est né, capable de manipuler l’atome, capable donc de tous les miracles.

Watchmen décrit ainsi une variante de notre monde moderne (en 1985), bouleversé par l’apparition de cet être improbable : " Dieu existe et il est américain ". Mais, Moore ne sert pas la soupe à l ‘Amérique, il s’interroge, dans un contexte de guerre froide, sur l’équilibre nucléaire, l’équilibre de la terreur : que se passerait-il si l’un des 2 camps l’emportait ? si un jour l’équilibre était rompu au profit de l’un des deux ? Moore le prophétique, avec l’apparition de cet extraordinaire personnage-marionnette, le Docteur Manhattan, brise l’équilibre et donne à l’Amérique les pleins pouvoirs. Il montre alors que le colosse est fragile, souffrant, que ses héros (déguisés ou pas) sont fatigués, et il annonce : le monde, soumis à l’Amérique seule, est aux portes du chaos. ça vous rappelle quelque chose ?

Synopsis : New-york, un homme tombe d’un building et s’écrase ; suicide, meurtre ? Mais l’homme s’avère être un ancien héros déguisé : le Comédien, agent du gouvernement aux méthodes expéditives, suicidaire très improbable. Rorshach, autre ancien héros déguisé, paranoïaque et violent, cède à la théorie du complot : quelqu’un veut supprimer tous les hommes masqués !



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