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looper

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Edgar P. Jacobs

S.O.S. Météores


S.O.S. Météores
Première parution : avril 1982
Série : Blake et Mortimer

 Pour la présente édition :

Editeur : Le Lombard
Nombre de pages : 64
ISBN : 2-8036-0197-4

La critique du livre
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Ainsi, le duo d'Anglais manquait à cette section du site. Me voici sur le point de réparer un oubli.
Quoique la question taraude le forumeur, l'album a-t-il sa place ici ?
Page 26, dixième case, le divisionnaire Pradier de la DST nous répond :
"Mais voyons Labrousse, cela relève de la science-fiction pure !"

Dans ce cas, allons-y, et occupons-nous d'entrée de la couverture. Si celle-ci précise Mortimer à Paris, il s'agit bien d'une aventure des deux compères. A une nuance près, ils agiront/subiront chacun de leur côté et ne se retrouveront que très tardivement.
Ce qui permet à Jacobs d'évoluer sur deux rythmes différents, qu'il alterne à plaisir : lent, tout en réflexion et discussions de salon perfusées au Pomerol 1947 pour le scientifique, beaucoup plus rapide et physique en ce qui concerne le capitaine Fancis Blake, qui nous gratifie même de quelques cascades belmondesques au cours d'une poursuite s'étalant sur de nombreuses pages. A pied, en voiture, en train ou en métro, elle débute dans la campagne francilienne enneigée et se termine sur les toits de Paris après un léger break pas exempt de surprises.
Comme si Jacobs avait voulu renouer avec les fondamentaux de chacun des deux protagonistes. Et ça fonctionne à merveille.

L'histoire en elle-même débute à Paris où Mortimer est venu rejoindre son ami Labrousse, chef des services météorologiques, et en passe de devenir la personne la plus haïe du pays depuis que des phénomènes climatiques aussi extrêmes qu'inexplicables accablent l'Europe entière.
Ici je précise que Mortimer abandonnera rapidement l'hypothèse du seul gros caprice de Dame Nature.
Et le lecteur qui sent déjà quelque-chose de pas net ne peut que s'attendre à du lourd lorsqu'il découvre que Blake débarque lui-aussi à Paris, et pas pour du tourisme.

Si le scénario n'est pas à mon sens le meilleur de l'auteur, le dessin lui se taille la part du lion, Jacobs s'en donnant à coeur-joie dans le trait de cette histoire française, forcément française puisqu'elle se termine en chanson. Enfin chanson, hymne plutôt.
Les décors se succèdent : Paris à tous ses niveaux, villages résidentiels d'Ile-De-France, lieux-dits plus rural ça ne s'imagine pas...
L'impact des pluies incessantes, chutes de neige et autres tempêtes confèrent à l'ensemble une tristesse qui sied idéalement à l'ambiance.
Page 20, on peut lire ceci :


Citation :

Tout en réfléchissant, Mortimer promène son regard sur le décor désolé qui l'entoure : d'une part le mur rébarbatif de la manufacture, d'autre part un groupe de maisons branlantes et noircies, vestiges d'un bombardement ancien...


Tout est dit. C'est dans ce cadre que Mortimer tombe dans le piège qui va l'amener à retrouver un vieil ennemi, ainsi qu'un savant nommé Miloch Georgevitch, au service d'un étrange général dont le nom nous restera secret jusqu'à la fin.
Pourquoi ?
Peut-être pour ne pas nommer directement un coupable potentiel, même si certains indices, à commencer par le patronyme du savant, jouent en faveur d'une hypothèse, comment dire, orientale.
Sans aller jusqu'à juger du physique du mystérieux général, on constate que l'alliance atlantique est une des cibles visées, que les histoires antérieures du "vieil ennemi" parlent d'elles-même et que la carte utilisée par Miloch est centrée sur le Pôle Nord, ce que d'aucuns voient comme une référence évidente aux planisphères soviétiques.
Dans ce cas, lorsque le divisionnaire Pradier évoque des mouvements de troupes inexpliqués à la frontière, on imagine de quelle frontière il est question.

Bref, tout ceci nous donne un album très agréable que personnellement je lis et relis depuis mon enfance, avec chaque fois autant de plaisir. A voir ce que Jacobs met dans la bouche de nombreux français moyens ("Des gens comme-ça, il faudrait les coller au mur", "ils nous détraquent leur temps avec leur bombe H" (ça marche aussi avec les satellites)), je ne pense pas que ce soit une quelconque fibre patriotique qui me fait lui réserver une place particulière dans mon estime.
Non, c'est du côté de l'ambiance générale, ces décors déjà évoqués et si bien rendus qu'il faut chercher.
Il est entendu que toutes les critiques classiques concernant l'oeuvre de Jacobs sont ici valables, de l'absence quasi totale de femmes (présentes, elles servent de décor, de concierge ou de domestique, c'est selon) aux redondances texte/image si finement raillées par certains en d'autres lieux.
Les râleurs invétérés à tendance paranoïaque pourront s'ils le désirent théoriser sur les patronymes toujours franchouillards des Français de l'histoire, ça ne changera rien.
S.O.S. Météores est un bon Blake&Mortimer.

Et la science-fiction dans tout ça ?

Ah, vous n'étiez toujours pas convaincus ?

Dans ce cas, Mortimer, page 52, troisième case, réplique aux explications de Miloch : "C'est de la pure "Science-fiction" que vous me débitez là !"

Si Mortimer le dit...



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