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lacroute

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Collectif, (dessin), Collectif (scénario)

Metal Hurlant n°2 (Hiver 2022)(Revue)


Metal Hurlant n°2 (Hiver 2022)(Revue)
Première parution : 1er trimestre 2022
Série : Metal hurlant la revue mouture 20021, (T. 2)

 Pour la présente édition :

Editeur : Humanos
Date de parution : 1er trimestre 2022
Nombre de pages : 300
ISBN : 978-2-7316-0712-3

La critique du livre
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Metal Hurlant est une revue BD française. Elle est, pour le moins, mythique. Elle vit le jour en 1975 et, contre vents et marées, tint le choc jusqu’en 1987 avant de se contenter de parutions ultérieures erratiques (2002-2004, 2006, 2021-2022 et plus si affinités). Dans le sillage précurseur de Pilote, elle se voulut d’emblée adulte et largement matinée SF. Elle allait, peu à peu, emporter le 9ème Art hexagonal vers un nouvel Age d’Or. Son succès fit tache d’huile vers les pays francophones puis à l’international. La revue fit école, devint référence mondiale de par sa qualité (essentiellement graphique), ses tentations innovatrices, ses expérimentations diverses. Des noms s’imposèrent et perdurèrent, issus de précédentes mouvances ou inscrits dans la sienne propre ...

Sur le long terme, les périodes fastes et les déclins alternèrent, les stops économiques et les relances hasardeuses firent les hauts et les bas de la revue. Comme d’autres magazines BDs elle connut des flux et des reflux. Metal Hurlant, au-delà de sa dernière mouture (un n° unique en 2006), ne pouvait se résigner à mourir. Tôt ou tard viendraient des allumés acharnés à ce que la bête revive … et nous enchante à nouveau.

Le Metal Hurlant nouveau est en kiosques. Un bon cru ?

Fin 2021, Metal Hurlant renait de ses cendres sous l’impulsion d’un crowdfunding (financement participatif) inspiré. La nouvelle mouture, celle actuelle, longue vie à elle, se veut trimestrielle et touffue (300 pages, rien que çà) avec une alternance, d’une parution sur l’autre, d’inédits puis de résurgences du patrimoine de la revue. Les numéros impairs seront ainsi revival, faisant appel à de nouvelles plumes ; les numéros pairs vintage farfouillant les archives et y retrouvant les vieilles pépites.

Le nouveau n°1, fin 2021, fit donc dans l’inédit ; je ne l’ai pas lu, pas acheté, à peine feuilleté en kiosque où il fut distribué. Pas de ressenti perso donc si ce n’est l’émergence remarquée sur la Toile d’avis mitigés lui reprochant, pour certains, une perte de l’esprit d’origine. Était-ce inévitable ?

A suivre donc. Pour plus tard. Sur le fil d’une autre chronique. Peut-être.

L’Episode 02 de la mouture 2022 est en mode copié-collé vintage et plonge dans les archives de 75 à 84. Que des rééditions donc, des BDs courtes devenues mythiques ; des one-shots (ou presque). Un bémol : pourquoi proposer des trucs à suivre ?, çà me gêne aux entournures du projet initial, que je percevais autre, dans la mesure où les épisodes ultérieurs seront, par ligne directrice éditoriale, naturellement exclus.

On est en mode copié-collé du Metal Hurlant primitif, dans un pot-pourri (best of ? C’est selon les appréciations de chacun) entrecoupé de présentations des scénaristes et dessinateurs (le plus souvent) au sommaire. Voici revenu le temps des Grands Anciens (Moebius, Druillet, Caza, Bilal … etc).

Est-ce une judicieuse initiative ?

Je suis venu à Métal Hurlant dès sa naissance en continuation logique de ma passion SF littéraire préexistante, je l’ai quitté quand son versant SFFF premier s’est dilué dans une BD poly-azimutée flirtant de moins en moins avec mon genre de prédilection. La tranche temporelle retenue en 2022, 1974-1984, n’est pas pour me déplaire ; c’est la plus fertile en Imaginaire, elle est apte à réveiller en moi une certaine nostalgie. D’autant que n’ayant jamais gardé les Metal Hurlant que j’achetais (ils sont partis dieu sait où), j’ai sauté sur l’occasion pour retrouver d’anciens frissons graphiques évanouis. Faut dire aussi, qu’à nouveau paraissant en kiosques et en librairies, comme avant, je retrouve ce curieux élan ancien de penser que la SF s’offre à nouveau à un réseau plus large.

De page en page : du déjà lu de bout en bout, la résurgence de la plupart des vignettes proposées (elles sont si fortes qu’elles se sont imposées dans ma mémoire comme autant de cicatrices graphiques). A un moindre niveau et à l’inverse, les scénari sont passés à la trappe de l’oubli (faut dire que c’était le cadet des soucis de Dionnet, le rédacteur en chef, qui flashait essentiellement au visuel et donnait quelques fois son aval de parution à du sans queue ni tête. Ce fut, un peu, hélas, la marque de fabrique du magazine, cette prédilection accordée au choc des images aux dépends des mots.

Les BDs incluses empruntent, pour certaines, à un certain classicisme littéraire SF oeuvrant à des histoires crédibles, à des récits simplement anticipatoires à court terme, à des mises en abime traditionnelles limpides et logiques :

_La SF post-apocalyptique soft et campagnarde de Crespin. Elle est dans une presque tradition « ligne claire » intemporelle. Le thème est dans l’air du temps, il rejoint les préférences actuelles du lectorat pour le post-apo (perso, je n’en peux plus de ce sous-genre, je crispe, la fiction flirtant de trop près avec une réalité dans l’œuf, ne demandant qu’éclosion).

_Celle contre-utopique (pour le moins) de Chantal Montellier qui entrevoyait, déjà, les dégâts engendrables par la télé-surveillance citoyenne. Simple, prédictible, en noir et blanc, flippant, naturellement efficace, mise en garde embarquée et no futur.

_Gillon, l’Ancien, en rupture des « Naufragés du temps ». Alias, extrait du mag ludique « Jeux et stratégies » et de son « homme au chapeau mou ». Les deux au service de fins classiques, logiques, purement ludiques. J’aime bien, on y a la tête comme au sortir de nouvelles à chutes de l’Age d’Or SF US.

_Moebius et O’Bannon, avec « The long tomorrow », en incontournables précurseurs de l’ambiance ciné de Blade Runner.

_ Mezières, seul, sans Christin, qui se dépatouille graphiquement et scénaristiquement très bien au coeur un Space Opera pas si militariste qu’il n’y parait.

_Luc et François Schuiten, post-apo encore, pour un récit de toute beauté et qui, quelque part, pousse la larme à l’œil.

D’autres BD glissent dans le déjanté, le jusque-au-boutisme graphique sans immédiate compréhension scénaristique (c’était çà, aussi, Metal Hurlant) :

_ Le lyrisme graphique ébouriffé de Druillet, hors temps hors champ, hors-tout, graphiquement bluffant, en 16/9ème époustouflant. Druillet, le plus souvent, j’aime bien, mais quand c’est le pétard et ses herbes de Provence qui fument, faut pas me demander de comprendre.

_Les hachures et contre-hachures denses et serrées de Bilal (c’est beau.. !), celles toutes aussi réussies de Caza (c’est re-beau .. !) les deux au service d’un réalisme de forme qui fait fi du fond (on s’en fout.. !)

__Les atmosphères hippies et planantes de Macedo.

Pour finir, certaines BDs empruntent des chemins encore plus marginaux, qui plus est marquées par leur époque de parution : le polémique Voss, Nicollet en cousinage provocateur, Nicole Claveloux en exubérances poétiques fantastiques ou surréalistes.

En tout 25 récits qui valent le détour. A découvrir ou à secouer de nostalgie les vieux de la vieille (comme moi)

Ps : je regrette de ne pas avoir acheté le n° 01 d’une ère nouvelle que j’espère florissante pour Metal Hurlant.




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