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Gui

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10/08/2006
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Mémoires d'un monstre

Laurence M. Janifer


Mémoires d'un monstre
Traduction : Michel Deutsch
Illustration : Wojtek Siudmak
Titre original : You sane men
Première parution : 1965

 Pour la présente édition :

Editeur : J'ai lu
Collection : Science-fiction
Date de parution : 1er trimestre 1976
ISBN : Néant

La critique du livre
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Un livre assez étrange que celui-ci, articulé sur le thème éculé de l’utopie-dystopique et qui irait bien à coté du Meilleur des Mondes, ou encore de 1984 sauf que dans le cas de cet ouvrage, le propos reste assez confus…

Dans ce qui semble être une colonie spatiale vraisemblablement coupée de la Terre depuis assez longtemps pour qu’une société pour le moins extrémiste s’y soit développée, une élite dirigeante a réduit ses serviteurs à l’état d’objets chargés de les servir à tous les niveaux, y compris – et surtout – les plus bestiaux… Des établissements particuliers sont en réalité de pures maisons de torture dont le but est de débarrasser les membres de cette élite de leur stress en leur permettant de passer leurs nerfs sur des serviteurs innocents. Le fils d’une famille de dirigeants – qui ne donne pas l’impression d’avoir beaucoup de sentiments pour sa progéniture – ce "gosse de riche” non seulement s’éprend de sa victime favorite mais rejoint aussi une sorte de confrérie de jeunes gens qui se donnent pour but de détruire cette société, c’est-à-dire de tuer leurs parents.

Malgré un postulat de départ intéressant et un texte court (moins de 200 pages) l’auteur parvient à s’embourber dans un fatras d’événements un peu incongrus et apparemment sans rapport direct avec l’histoire. L’ensemble est servi par un style correct mais des dialogues lourds et difficiles à suivre car sans cesse coupés par de longues descriptions inintéressantes surtout axées sur l’état d’esprit du narrateur – le "gosse de riche” cité plus haut – qui passe son temps à hésiter entre sa confiance envers son héritage social et ses doutes pour la mission sacrée de cette race de seigneurs auquel sa naissance l’a destiné : sa mère frivole ne l’aime pas, son père autoritaire l’étouffe, et au final il rejoint moins cette révolution en culottes courtes que ce qu’il s’y laisse entraîner. On se dit que ça aurait pu faire une bonne longue nouvelle au lieu d’un court roman.

J’avoue que je ne sais pas trop quoi en dire, ni même quoi en penser. Ce n’est pas mauvais, ça semble juste un peu maladroit dans l’ensemble. Comme je l’évoquais dans le paragraphe précédent, l’accent est mis surtout sur l’ambiance générale ainsi que sur la psychologie des personnages et réussit assez bien son coup à ces niveaux-là. Le reste est plutôt entre moyen et bon. Ce livre me donne l’impression d’un auteur qui critique l’espèce de révolution des 60s menée par une génération si désireuse de couper le cordon ombilical avec un régime qui l’étouffait qu’elle ne se rendait pas compte qu’elle mettait fin à un monde, le sien, et ne réalisait son erreur que trop tard… Je sais, c’est un peu capillo-tracté mais c’est l’impression qui s’en dégage après une première lecture – qui date maintenant de quelques années.

Quoiqu’il en soit, et sans être une révélation, c’est un livre qui ne laisse pas indifférent… Ce n’est pas si mal, vous diront certains ; ce n’est pas assez, vous diront d’autres : à vous de faire votre choix

Un mot sur l’auteur :

Laurence M.

Janifer

, de son vrai nom Larry Mark Harris (1933 – 2002), est né aux États-Unis ; il est âgé de 32 ans lorsqu’il écrit Mémoires d’un Monstre, son 21éme ouvrage à l’époque. Son œuvre littéraire comporte de très nombreux romans, nouvelles et anthologies publiés sous une trentaine de pseudonymes différents.




II y avait eu des troubles, nous étions naturellement au courant. Des rap­ports parvenus d'autres cités signa­laient des émeutes et des affronte­ments. Un conseil avait été destitué à Frei-San ; c'était presque in­croyable, vous comprenez ?

Mais nous avions des droits sur ce monde, et nos actes, que vous semblez juger horribles, étaient cependant dictés par notre condi­tion d'être humain. Je suis une personne humaine, j'insiste sur ce fait, je le revendique avec ma propre voix, mon propre corps.

Nos actes, tels que je les décris, vous semblent hideux ; peut-être ne nous comprenez-vous pas. Il est difficile de parler de nous-mêmes, de notre vie, des maisons de disci­pline, des prisonnières qui nous y attendaient et des actes cruels que nous y pratiquions. Messieurs, c'était là un moyen de garder notre équilibre car, dans notre monde, la névrose nous guette sans cesse. En vérité, cependant, je ne suis pas un monstre...


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