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zomver

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28/12/2004
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Le temps incertain

Michel Jeury


Le temps incertain
Première parution : 1973

 Pour la présente édition :

Editeur : Robert Laffont
Collection : Ailleurs & Demain
ISBN : ?

La critique du livre
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L’histoire :

Robert Holzach, psychronaute – c'est-à-dire voyageur temporel – est chargé de retourner dans le XXème siècle afin de contacter Daniel Diersant, un individu qui pourrait avoir un rôle important à jouer contre HKH, espèce de dictateur exercant son pouvoir dans l’Indéterminé, sorte de réalité parallèle.


Mon avis :

C’est troublant. Le voyage temporel, effectué via des drogues, n’a ici rien de rassurant : c’est une "chronolyse", une véritable destruction du temps, une "lyse" du temps. Le risque est majeur. Les psychronautes le savent : certains ne se remettent jamais de ces voyages.

Qui est qui ? Qui devient qui ? Robert Holzach devient Daniel Diersant mais aussi Renato Rizzi ou peut-être l’ingénieur Larcher. HKH est-il Hercules Kissinger Hades, Himmler K. Hugues, Harry Krupp Hitler ?

Les réalités se multiplient, se croisent, se percutent. Le même moment est revécu plusieurs fois mais chaque fois avec quelques différences. C’est le chaos total dans l’esprit de Daniel Diersant et … dans celui du lecteur ! Comment le temps "fonctionne t-il" et d’ailleurs existe t-il ? Et qu’est-ce que cette chronolyse qui, en détruisant le temps, permettrait l’accès à une impression d’immortalité en transformant quelques secondes en éternité subjective ?

Le lecteur désemparé glane, quand il le peut, quelques éléments disparates pour recoller les morceaux d’un puzzle de réalité qui satisferait sa logique. Le peu qu’il arrive à reconstituer vole finalement en éclats tant la conclusion laisse perplexe. Une impression d’inachevé persiste, finalement conforme à l’esprit du livre : si tout au long du livre, l’auteur s’applique à désorganiser nos repères, ce n’est vraisemblablement pas pour nous en reconstruire en écrivant une fin "classique" qui nous rassurerait.

Conclusion :

Le temps, la perception de la réalité, sa subjectivité … des thèmes propres à l’univers dickien auquel Michel

Jeury

rend manifestement hommage. Le Maître est d’ailleurs cité au début de l’œuvre. Autant le dire, Le temps incertain est une œuvre parfaitement déstabilisante, aussi difficile que remarquable.
A déconseiller aux "débutants" en SF.

Ce livre a été justement récompensé en 1974 par Le grand prix de l’imaginaire. . Il est le premier volet d’une trilogie chronolytique dont les deux autres volets sont Les singes du temps et Soleil chaud poisson des profondeurs.

Nota : Avant de mettre cette fiche en ligne, j’ai relu ce livre. Je l’ai encore plus apprécié que dans ma précédente lecture. J’avais alors trouvé que ce roman avait "un peu trop son âge", en d’autres termes avait un peu vieilli. Cela pour des raisons qui, étant finalement étrangères au propos principal du roman, me conduisent aujourd’hui à penser que cette réserve n’a pas lieu d’être ou alors, dans un souci de justice, qu’il faudrait l’émettre pour bien d’autres œuvres, fussent-elles des chefs d’œuvre.




La Chronolyse, c’est inquiétant. C’est même dangereux. Surtout pour un homme de 1966 qui plonge, sans l’avoir voulu, dans Le Temps incertain, alors même que l’exploration chronolytique n’est pas inventée.
Et quand commencent à surgir des fissures de l’avenir ou des possibles, les séides inquiétants de Harry Krupp Hitler 1er, empereur de l’Indéterminé, quand on ne peut plus attendre d’aide que d’un avenir menacé et d’indications que des phords de Garichankar, quand la réalité quotidienne se dédouble et se contredit, on en vient vite à douter de sa raison.
La raison de qui ?
La vôtre ou celle de Daniel Diersant écartelé entre les injonctions contradictoires du Docteur Holzach, psychronaute, et des pêcheurs de la Perte en Ruaba ?

Avec le temps incertain, Michel Jeury donne à la science-fiction française un roman singulier, fort, déconcertant, absolument original et qui cependant communique subtilement avec les mondes hallucinés d’un Philip K. Dick ou avec les variations temporelles d’un Gérard Klein.

<font style="font-size: 9px;"><i>[NDLR : A l’époque, la collection "Ailleurs et Demain" était dirigée par <font color="darkred">Gérard Klein</font>… La référence qui lui est faite dans cette 4ème de couv’ prend donc, amha, une saveur particulière. ;D. J’ajouterais toutefois que cela ne me dérange pas qu’un grand monsieur de la SF comme <font color="darkred">Gérard Klein</font> s’autoréfère. ;)]</i></font>


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