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morca

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Le breakfast du champion

Kurt Vonnegut Jr


Le breakfast du champion
Traduction : Guy Durand
Titre original : Breakfast of champions
Première parution : 1973

 Pour la présente édition :

Editeur : J'ai lu

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (6 réponses)

Vonnegut ne veut pas être classé auteur de SF. Si l'auteur ne suscitait pas tant l'intérêt, on pourrait passer outre sa volonté sans culpabiliser. Alors, ici, avouons-le immédiatement : Vonnegut n'est pas un auteur sf, mais inclut souvent des éléments sf plus ou moins important. En premier lieu - apparemment car je ne l'ai pas lu - dans "le pianiste déchainé, ou dans "les sirènes de titan" (chronique à venir ?).
Le breakfast du champion s'écarte de notre genre aimé. J'ai même du demander l'avis de notre webmaster quant au bien-fondé d'une telle chronique ici. Voilà, c'est parti : Vonnegut, pardon.
Il faut dire tout d'abord que le héros du livre est un auteur de SF. Auteur de légende, dans le livre et en réalité, puisque l'auteur imaginaire n'en a pas moins écrit un livre réel, que vous pourrez trouver (en cherchant bien) : "Le privé du cosmos" de Kilgore Trout.
La trame du Breakfast est simple : un auteur de sf, paumé et solitaire, va rencontrer un vendeur de voiture complètement cinglé. Le livre raconte par quel biais, quelle trajectoire il vont se rencontrer.
Simple.
Là où ça se complique, c'est que Vonnegut s'en donne à coeur joie : une style d'écriture par paragraphes successifs, qui lui fait développer le fil directeur du récit, tout en se permettant des écarts multiples. Vous n'échapperez donc ni au portrait acide de l'Amérique, à la définition lapidaire de la guerre du Vietnam, à la description - toujours lapidaire - de la fabrication d'un hamburger, aux réflexions autour d'une molécule de plastique, sur les scarabées mexicains dont l'arrière-train est un véritable canon, j'en passe et des meilleures.
Comme Trout est un auteur de sf, vous n'échapperez pas aux synopsis de plusieurs des histoires qu'il a écrites, histoires délirantes - on pense à William Burroughs - qu'il n'a jamais pu faire paraître que dans des revues à tendance érotico-pornographique.
Mais, en bonus, vous trouverez les dessins de Vonnegut. Le livre est en effet rempli de petits dessins - genre qu'on dessine sur une nappe de restaurant - qui illustre et appuie le texte.
Voilà. Ce livre est un foutu foutoir, joyeusement écrit, à coup de pied dans les ordures. On y rit souvent, quand bien même, au fond, tout y est consternant et tragique. Un roman expérimental. Une écriture qui a un nom aux US : une écriture "Vonnegutsy". Autant dire que le bonhomme a du style.
Et pour la motivation du livre, un extrait de la préface :

Citation :

Ce livre est le cadeau d'anniversaire que je me fis pour ma cinquantième année. J'ai l'impression de passer de l'autre côté de la ligne du fait d'un toit - après en avoir gravi l'un des pans. Il a été dit que, passé la cinquantaine, je me conduirais comme un gamin - que j'insulterais la bannière étoilée, que je gribouillerais avec un crayon feutre des dessins de drapeau nazi, de trous du cul et de tas d'autres choses du même genre. Pour donner une idée de ma maturité dans les illustrations de cet ouvrage, voici comment je représente un trou du cul :

*
Je crois que je suis en train d'essayer de me laver la cervelle de toute la saloperie qui peut y trainer - les trous du cul, les drapeaux, les slips de femmes - Oui, on trouvera, dans ce livre, un dessin de slip. Je liquide aussi, pendant que j'y suis, tous les personnages de mes livres précédents. Je ne vais pas me remettre à présenter un spectacle de marionnettes.




C'est un conte-fiction, l'histoire, de New York à Kansas City, de deux vieux bonshommes blancs, solitaires, à la peau tannée, sur une planète en train de mourir à toute allure.

L'un, Kilgore Trout, est un écrivain de science-fiction minable, qui croit sa vie foutue. Il se trompe, et deviendra l'un des hommes les plus vénérés de toute l'histoire de l'humanité. L'autre, Dwayne Hoover, est un vendeur de voitures qui frise la folie et s'attaque à l'intelligence des balourds dangereux qui s'occupent de régler nos destinées.
De leur rencontre naîtront des situations cocasses débouchant sur l'absurde.

Dans cette oeuvre remarquable, qu'il s'agisse de voitures, d'art, de pollution, de racisme, de flics ou d'anciens combattants, tout est grandiosement massacré.





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Cette critique est signée zomver
5 réponses y ont été apportées. Dernier message le 08/10/2008 à 15h18 par Olivier

Science-fiction

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