Merci pour cette chronique parfaite de concision,
Gracie!
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| | Gracie :
Le style est minimal : quasi absence de ponctuation, phrases courtes, très simples, dialogues qui vont à l’essentiel. |
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| | Gracie :
Il faut avouer que ce style convient à merveille avec le sujet et surtout l’ambiance qu’a su créer l’auteur. |
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Voilà. Tout est dit.
Un thème maintes fois exploré pour ne pas dire rebattu.
Une histoire qui peut se résumer en une ligne. Deux
à tout casser.
Des pages qui disent (presque) toutes la même chose.
pluie, neige, manger, froid, peur, on est suivi, ça va ? ça va, d’accord...
Pas de truc SF
croustillant tout au plus peut-on considérer que le fait de fixer un rétroviseur au caddie est une innovation technologique (ok je sors).
Et pourtant cette émotion…
C'est bien le style qui fait (quasiment) tout le job.
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| | Gracie :
Sauf que (spoiler) la fin […] finit, par un rebondissement totalement imprévisible par nous faire douter du sens et de la réalité de ce que nous venons de lire. |
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Je présume que tu fais allusion au fait que
[spoiler] le fils va être recueilli par une famille (après la mort du père). [/spoiler].
Un dénouement heu... un peu comme une marche funèbre qui se terminerait en bourrée auvergnate, hein ?
Sinon belle rupture avec tout ce qui précède que le tout dernier paragraphe du roman. Une première phrase simple mais totalement inattendue (
"Autrefois il y avait des truites de torrent dans les montagnes") suivie de quelques lignes qui nous rappellent la beauté et le bonheur enfuis.
Les lire me donne l'impression de me retrouver face aux feux du soleil ;-] en sortant d'une grotte. De la bourrée auvergnate, je passe subitement à une symphonie
[spoiler] (la symphonie pastorale de Beethoven écoutée - dans le film Soleil vert - par le vieil homme avant son euthanasie alors que défilent les images du monde d'avant)[/spoiler].
Ce paragraphe m'évoque deux vers du magnifique poème
Splendour in the grass de
William Wordsworth:
"[…]nothing can bring back the hour
Of splendour in the grass,
of glory in the flower [...]
[…] rien ne peut ramener l’heure
De la splendeur dans l’herbe
de la gloire en la fleur[…]
Ca s' arrête là. Les deux vers suivants n'ont plus cours:
[...]
We will grieve not, rather find
Strength in what remains behind;
[...]
[…]
Nous ne pleurerons pas mais trouverons
Notre force en ce qui nous est laissé;
[…]
parce que dans
La Route, rien ne nous est laissé et rien ne pourra plus jamais l’être.
Dans ce roman, le début est déjà la fin.
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| | Gracie :
Ce qui me gêne dans ce genre de roman c’est que le sens en est tellement flou qu’à la fin il y en a autant d’interprétations que de lecteurs. |
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Décrypter le code de
La route , vaste problème d'herméneutique !
Je n'ai pas résisté, dsl
Bon sérieux, l’aspect Père – Fils – Feu rappelle bien quelque chose (!) et l'on pourrait sans doute discuter jusqu'à la fin des temps de la bourrée auvergnate dont il est question plus haut mais je n’ai
surtout pas envie d’approfondir.
Je laisse ce bouquin agir sur moi comme un poème.
Là, je viens d'en relire quelques pages.
Il fait froid.