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Lisbei

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La Tapisserie de Fionavar

Guy Gavriel Kay


La Tapisserie de Fionavar
Traduction : Elisabeth Vonarburg
Première parution : 1984

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (24 réponses)

"Il existe bien des univers [...] dans les noeuds et les boucles du temps. Ils se croisent rarement et, pour la plus grande part, demeurent inconnus les uns des autres. C'est seulement en Fionavar, la création originelle dont toutes les autres sont le reflet imparfait, qu'a été rassemblé et sauvegardé le savoir qui permet de passer d'un univers à l'autre"
Le premier mage du Brennin, en Fionavar, Lorèn Mantel d'Argent, est venu sur Terre pour ramener avec lui Kimberly Ford, dont la prophétesse Ysanne a rêvé, et quatre autres personnes. Avec leur accord, bien sûr. Il l'aura de justesse, au moins dans le cas de Dave Martyniuk, qui n'a pas l'impression d'appartenir au groupe de Kim et de ses amis, et qui d'ailleurs, de ce fait, sera séparé d'eux à leur arrivée en Fionavar, pour rejoindre les Dalreï, rencontrer la déesse de la Chasse, Ceinwen la Verte, et recevoir d'elle un présent qui changera le cours du monde.
Parmi les autres, outre Kimberly Ford, il y a Paul Schafer, réservé, voire distant, depuis toujours, mais plus encore depuis un an, depuis la mort de sa compagne Rachel Kincaid, dans l'accident de la voiture qu'il conduisait. Paul qui nouera au-dessus de l'échiquier une complicité inattendue avec le Très Haut Roi du Brennin, Ailell dan Art, et qui pour l'amour de lui, et par profond désespoir, consentira à s'offrir en sacrifice à Mörnir, le dieu du Tonnerre, dans L'arbre de l'été.
Il y a Jennifer Lowell, la si belle Jennifer qu'elle tentera même Rakoth Maugrim, le dieu du Mal, qui la fera enlever pour la briser à Starkadh, et qui échouera, parce qu'un autre destin l'attend, elle qui est aussi Geneviève, l'épouse d'Arthur et l'amante de Lancelot.
Il y a enfin Kevin Laine, que l'acte d'amour entraîne dans des profondeurs dont il a toujours du mal à revenir, et qui, dans l'univers violent où il se trouve soudain plongé, vit très mal de se sentir impuissant à aider ses amis, et à venger Jennifer, qu'il aime pourtant.
Et en Fionavar, il y a Diarmuid dan Ailell, le fils cadet du Roi, son héritier après l'exil de son frère aîné, le charmant Diarmuid qui vise à faire oublier par ses pitreries une redoutable intelligence. Il y a Lorèn, mais aussi Metran, le premier mage d'Ailell, Jaëlle, la glaciale grande prêtresse de la déesse mère, Na-Brendel, le lios-alfar dont le destin va se trouver tissé avec celui de Jennifer. Il y a Ivor dan Banor, le Dalreï qui s'inquiète de ce que son benjamin, Tabor, n'a pas encore été appelé à trouver son totem, et qui s'inquiétera plus encore quand il l'aura trouvé.

Il y a... tous les personnages, animés et inanimés, propres à la fantasy : des mages, des nains, des géants, des elfes, des dragons, des loups (et leur Seigneur) et autres affreux ; un anneau pour la guerre, porté par la Prophétesse, un bandeau de lumière avec l'histoire qui va avec, un poignard idem, des bracelets protecteurs contre la magie... Tout, vous dis-je : c'est une oeuvre de débutant, où sont perceptibles à la fois le fait que

Kay

a participé à la mise en forme du Silmarillion pour l'édition, et l'originalité de son inspiration.
En effet, en y regardant à deux fois, on s'aperçoit que chaque facette de l'influence de Tolkien, ou des mythes celtiques, est retravaillée. Par exemple la cité des Nains : imaginez la Moria habitée et vous y serez, certes, mais le Calor Diman, le lac sacré des Nains en Fionavar, n'a vraiment rien à voir avec le Kheled Zaram, quelque pures que soient les eaux de celui-ci.
Autre exemple : il y a des géants, certes, mais ils sont constitutivement non-violents, incapables de haïr.
Dernier exemple : les elfes partent vers l'ouest, mais ne peuvent pas y arriver...
Non seulement on a dans cette histoire des personnages qui viennent d'ailleurs - de notre monde et de tous les mondes, comme Arthur - mais les dons qui leur sont octroyés sont répartis de façon inédite : certes, Dave trouve en ce monde la valeur de sa vocation de guerrier, mais l'anneau de la guerre est porté par une femme, alors que Paul et Kevin apportent respectivement la pluie et la fin de l'hiver, et ce en s'offrant, ce qui n'est pas du tout une caractéristique classique pour des héros masculins.
Par ailleurs, on ne peut pas seulement dire qu'il y a des gentils et des méchants, et qu'à la fin ce sont les gentils qui gagnent (trame qui s'applique de toute façon à tout le genre !), à cause de la grande place qui est faite à l'aléatoire, et, par là, à la liberté : si nous pouvons choisir, si nous sommes jusqu'à un certain point capables de façonner notre destinée, c'est grâce au fil chaotique d'Owein et de la Chasse qui se glisse de temps à autres sur le Métier, chaîne et trame. Ils sont là [...] pour être chaotiques, pour contrarier la volonté mesurée du Tisserand. Pour être aléatoires, et nous permettre ainsi de l'être. Peu classique également dans le genre est cette remarque Il est un point où la quête de la Lumière commence à servir les Ténèbres.
Alors, oeuvre première, oui, d'un auteur qui n'avait peut-être pas encore totalement trouvé sa propre voix, et ressentait encore un besoin de référence et d'hommage, mais oeuvre puissante, originale dans le détail, quand on regarde de près. De plus, les personnages qui s'y trouvent préfigurent déjà ceux que l'on aimera dans les romans suivants de l'auteur : Aileron le sévère annonce Rodrigo Belmonte ou Blaise de Garsenc comme Diarmuid évoque Ammar Ibn Khairan ou Bertran de Talair, et les relations difficiles de Dave avec son père ou de Galadan avec le sien font un lointain écho dans Le dernier rayon du soleil, où cette thématique est creusée plus que partout ailleurs dans l'oeuvre de l'auteur, même si elle y est omniprésente.




Notre terre n'est qu'une ombre bien pâle, le reflet d'un monde plus ancien : Fionavar, le grand univers. Cinq étudiants, Kim, Dave, Jennifer, Paul et Kevin, vont d'ailleurs le découvrir à leurs dépens : projetés dans cette autre dimension grâce au mage Loren Mantel d'Argent, ils se retrouvent très vite impliqués dans les premières escarmouches du conflit entre les forces de la lumière et celles des ténèbres.
Une guerre à laquelle leur existence de simples humains ne les avait pas préparés... Dès lors, chacun d'eux devra trouver sa place au sein de la grande tapisserie qui compose le monde, afin de combattre Rakoth Maugrim le Dévastateur, qui vient de se libérer après mille ans d'emprisonnement...

(synopsis du premier tome, "L'Arbre de l'été")


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Guy Gavriel Kay



Cette critique est signée dragonet70
3 réponses y ont été apportées. Dernier message le 28/07/2010 à 08h34 par Lisbei

Science-fiction

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