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morca

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La Mort de la Terre

J.H. Rosny aîné


La Mort de la Terre
Illustration : Mandy
Première parution : 1910

 Pour la présente édition :

Editeur : Denoël
ISBN : 2-207-24824-0

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (5 réponses)

De son vrai nom Joseph Henry Böex, J.H Rosny Aîné - pour marquer sa différence avec son jeune frère (ils partagèrent un temps le même nom de plume) - est un des pionniers de la SF. Il avait écrit, pour preuve, "Les Xipéhuz", un écrit typiquement sf, huit ans avant "La machine à remonter le temps".
(Rosny est aussi l'auteur de la Guerre du Feu).

C'est sous l'impulsion de Franz que je lisais ce livre qui restait sur mes étagères, et je dois l'en remercier (ainsi que zomver, puisqu'il s'agit encore d'un pdf à 1 euros :)

Reprenons tout d'abord la structure de ce Denoel.
Le livre est composé de trois écrits. Successivement :
- Les navigateurs de l'infini :
Trois hommes partent dans un vaisseau spatial pour une exploration sur Mars. Ils découvrent des formes de vie étranges, mais aussi une peuplade intelligente dans l'attente de sa propre fin.

Le cataclysme :
Sur le plateau Tornadres, les animaux s'enfuient. Des phénomènes inexplicables font craindre le pire. Dans une attente angoissante, Sévère - un savant - son épouse et leur domestique se questionnent, partagés entre le désir de fuir et celui de comprendre

La Mort de la Terre :
Une série de cataclysmes - sur des milliers d'années - a fait disparaitre l'eau de la terre. Seuls survivent quelques milliers d'âmes, au bord d'oasis toujours en péril. Et autour d'eux, une nouvelle forme de vie : les ferromagnétaux, structures minérales destinées visiblement à remplacer l'homme.
Alors que les humains poursuivent leur vie monotone, dans une économie de survivance, Targ, lui, rêve de trouver l'eau dans les sous-sols. C'est par amour qu'il relèvera le défi. A lui seul, sauvera-t-il son monde et l'humanité...?

Rosny écrit dans un style impeccable - moi ça me va comme un gant en tout cas... Pour preuve, un passage du Cataclysme :


Citation :

Un tiers de lune errait près du Zenith, pâle et plein de grâce, par dessus les perspectives vastes, et une ascension de vapeurs décorait la frontière occidentale. Un charme trouble, une ardeur du système nerveux tourmenté par des commoditions obscures, les tenait silencieux, les imbibait d'une esthétique particulière, d'une admiration inquiète pour les splendeurs nocturnes. Une vibration harmonieuse sourdait des arbres du jardin ; par la grille de l'avenue, au fond, se posait une féérie de choses confuses, les emblaves du Tornadres, des blêmissement des censes, le mystère des lumières humaines épandues et la vague tourelle de l'église rustique.


Les trois récits ici réunis ne sont pas sans rapport :

- Les habitants de Mars et les humains de "La Mort de la Terre" sont dans des situations similaires : plus d'eau, plus de cultures, et l'attente inexorable de la fin. Visions crépusculaires, comme dans "Le cataclysme", mais celui-ci pour d'autres raisons.

- Une magnifique propension à décrire et comprendre une sorte d'engourdissement de la vie, entre mélancolie et dépression (les deux termes d'ailleurs apparaissent dans "La Mort de la Terre". Les habitants de Mars, comme les Humains de la Terre asséchée attendent leur fin inexorable, avec l'étrange logique de la résignation, de la soumission au destin implacable. Mais en même temps, peut-être, un calme serein face à une logique des choses devant laquelle l'homme n'est rien.
Et au fond, sans doute, l'attente de la mort certaine. Oui, peut-être au fond est-ce cela que Rosny met en jeu : l'évidente mais sourde présence d'une mort à venir.

Trois récits, donc, dont un - Le cataclysme - semble avoir été arrêté en cours tant la fin est brutale. Des personnages fort bien peints.
Rosny nous y montre sa capacité à décrire des formes de vie extraterrestres ou mutantes, de se projeter dans un avenir lointain, d'imaginer des technologie avec détails, de décrire des paysages extraterrestres, et des logiques sociales, bref la totale.
Il se permet même, dans sa description de la société martienne, de nous fournir ce qui est peut-être à ses yeux une sorte d'utopie :
Les martiens ne tuent pas. Les martiens sont beaux. Leur acte nuptial engage tout le corps dans une pureté immatérielle. Il ne sont pas jaloux et accepte "l'amour multiple". Ils n'ont besoin d'aucun effort pour respecter la vie d'autrui etc...

Rosny, donne moi l'adresse svp...

Bref, un très bon auteur. Il n'y aura aucune raison, amha, de passer à côté, d'autant que, outre le plaisir de la lecture, on s'offre en prime un pionnier pas assez mis en avant, mais qui semble sacrément bon...
Un exemple ? Une phrase de 1910 : " L'homme capta jusqu'à la force mystérieuse qui a assemblé les atomes. Cette frénésie annonçait la mort de la terre"...
Moi, si j'en vois d'autres, je prends !!!!!




Un enchaînement de catastrophes a réduit l'humanité à quelques millions d'êtres passifs et doux, disséminés sur la Terre redevenue comme aux premiers âges. Les hommes vivent en grandes tribus hostiles, en lutte contre une menace terrible : les ferromagnétaux, dévoreurs de globules rouges. Peut-être ce conflit annonce-t-il la mort de la terre ?


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